Sani†arium

« This way for the sorrowful city, this way for the eternal suffering, this way to join the lost people… »

Dante

Une exclamation de surprise franchit ses lèvres alors que la statue d’ange dépliait ses ailes, se remettant dans sa position initiale. L’homme la regarda, abasourdi. Il prit quelques secondes pour comprendre qu’elle n’allait plus bouger, car elle était redevenue aussi pétrifiée qu’auparavant. Il la contempla, reconnut bien la statue de la tour.

Sans pour autant identifier le monde qui l’entourait.

Rien que l’effluve était différent. Il n’était plus enfermé dans un asile, à la fois humide et chaud, dont la puanteur imprégnait presque les fibres de son pyjama. Non, désormais, il était en plein soleil. Et une agréable odeur de terre et d’herbe lui chatouilla les narines. Cependant, il ne pouvait s’empêcher de trouver que cela cachait quelque chose de plus… étrange. Peut-être de plus malsain.

Il regarda brièvement autour de lui. Il était apparu au milieu d’un petit rond-point rempli de gazon, entouré d’une courte haie au feuillage légèrement fou. Une arche en fil métallique représentait une sorte de porte, et juste devant… deux enfants étaient en train de jouer, à genoux sur le bitume ou sur la pierre qui faisait le tour de la minuscule place.

L’homme s’approcha sans faire de bruit, essaya d’observer ce qu’ils faisaient, car ils étaient tous les deux de dos. Le soleil dans son dos renvoyait une obscurité sur les deux moutards, si bien que le petit garçon vira brusquement dans sa direction.

— Eh ! espèce de crétin, tu nous fais de l’ombre !

Même s’il savait que ce n’était vraiment pas poli, l’amnésique ne put s’empêcher de légèrement se reculer lorsqu’il vit les deux bouches présentes sur le visage du môme. Cependant, sa voix ne sortait que de l’une d’entre elles.

— Allez, viens Billy, on joue ! lui dit sa voisine. Tu n’as pas le droit de…
— D’accord, d’accord…

S’il s’était attendu à cela, la gamine avait ses deux mains complètement déformées, bien plus grandes et plus longues que la normale. Sans parler de sa peau étrangement squameuse, comme si des plaques légèrement rosâtres la recouvraient. Et son visage… à quoi pouvait-il le comparer ? Il était arraché, étiré vers le bas, n’avait plus rien d’humain. Et pourtant, c’était bien la voix d’une petite fille qui sortait de la fente tordue qui lui servait de bouche. Ses paupières étaient boursouflées, cachant à moitié ses yeux malades. Et son cuir chevelu était également entouré de cet… eczéma bizarre.

Les deux enfants s’étaient déjà détournés de lui. Sa surprise s’atténua légèrement, et il s’approcha afin de quitter le rond-point, essayant d’attirer malgré tout l’attention du garçon. Ce dernier releva sa tête, étirant un peu les bretelles de son bermuda sur sa chemise moutarde. Sa peau est tellement pâle!

— Eh ! petit, comment tu t’appelles ?

Au moins avait-il réussi à sourire. Il ne voulait pas donner l’impression que les faciès originaux des bambins le dégoûtaient, surtout qu’ils n’y étaient pour rien. S’ils les vivaient normalement, il pouvait le faire aussi.

— Je m’appelle Billy, et toi ? répliqua-t-il d’une voix sèche et rapide.

La réponse ne venait pas… Mais c’était comme si l’amnésique avait une réminiscence. Il se frotta les paupières, alors que l’image d’une femme aux talons hauts s’imposait. Elle avançait… dans un couloir recouvert de moquette… Une jupe ample lui arrivait aux genoux, mais elle n’avait pas de visage. Elle venait d’une porte qui menait sur de l’obscurité. Sa voix parut résonner comme un écho, mais impossible de la comprendre. Qui était-elle?

Gêné, l’homme fixa l’enfant qui jouait distraitement avec ses cheveux bruns coincés sous une casquette du même jean foncé que son short.

— Je… Je ne me rappelle pas mon nom.

Billy fronça les sourcils et lui adressa un avertissement d’une parole encore plus tranchante.

— Mère ne veut pas que je cause aux inconnus, alors va-t’en !

Malgré tout, son interlocuteur essaya d’en apprendre plus.

— Où est ta mère ? J’aimerais bien lui parler.
— Mère ne parle qu’aux enfants, pas à une tête de cul comme toi !

Il fixa un instant sa voisine, qui avait redressé son visage. Elle ne paraissait pas hostile, bien qu’un peu curieuse de la situation.

— Et toi, jeune fille, qui es-tu ? demanda-t-il dans un sourire.
— Je m’appelle Jessie Hatcher, et toi ? lui répondit-elle avec une mimique taquine.

Elle savait pertinemment qu’il ne s’en souvenait pas. Mais de nouveau, la nuit s’abattit devant les yeux de l’amnésique.

Encore une fois, la femme avec ses talons hauts apparut. Elle traversa le couloir, fit claquer ses chaussures sur la fine moquette. Sa voix était encore atténuée et étouffée, mais il comprenait presque une syllabe… si seulement il pouvait l’entendre mieux que ça! Elle arriva dans une chambre où il ne distingua qu’un simple lit, sur lequel était assis un jeune garçon au visage rond. Devant son petit polo rayé, il tenait un comics où était symbolisé un cyclope à quatre bras. Pourquoi parvenait-il facilement à déchiffrer le nom de ce singulier personnage, Grimwall?

L’étrange créature était représentée sur des posters collés autour de la couchette. Le langage de la femme résonna une nouvelle fois, et l’adolescent redressa sa bouille aux courts cheveux dont la couleur restait indéterminée à cause de ce brouillard sépia.

Est-ce que c’était lui?

Cependant, il ne réussit pas à voir plus loin. Mais il sentait qu’il y était presque ! Il pouvait effleurer ce nom perdu du bout des doigts ! Néanmoins, pour le moment, impossible de se le rappeler. Il retourna dans le monde réel, bien teinté de vert, de jaune, de gris, et de ce rose perturbant qui courrait sur le corps de Jessie.

— Je… Je ne me souviens pas.
— Ben Mère ne me laisse pas parler aux étrangers, alors tu ferais mieux de partir, répondit-elle sur un ton égal.
— Elle est où, ta mère ? J’aimerais vraiment discuter avec elle.
— Mère est partout.

Les deux enfants continuèrent de le fixer, tout en campant sur leurs positions. Ils n’adresseraient pas un mot à cet étranger. L’homme, vaincu, se décala sur le côté, confiant les deux bambins à leurs jeux. Lorsqu’il tourna sur lui-même, il aperçut une grande église dont les lourdes portes de bois étaient fermées. Son regard passa du clocher, dont le sommet semblait calciné, jusqu’aux vitraux ainsi que l’annonce du prochain sermon.

Doucement, il se laissa guider jusqu’à la jeune fille ronde qui sautait à la corde sur le trottoir à côté. Un drôle de son résonnait à chaque bond qu’elle faisait. Il s’approcha d’elle lentement, ses yeux détaillaient la robe au style marin bleu et blanc, son chapeau assorti, ses cheveux blonds… quand il comprit ce qui attirait étrangement son attention. Elle a deux jambes de bois! Étonné, il s’avança un peu plus.

— Excuse-moi jeune fille, qui es-tu ?

La petite se tourna dans sa direction, tout en continuant à faire claquer ses jambes sur le trottoir. Son œil gauche paraissait remplacé par un magma rougeâtre de tissu organique bombé, lequel faisait également une plaque sur son front, et juste au-dessus du coin gauche de sa bouche.

— Meggan Johns, mais appelle-moi « jambes de bois », c’est comme ça que les autres m’appellent.
— C’est méchant ! répondit l’homme en reconnaissant bien là la cruauté des enfants. Je ne t’appellerai pas comme ça.
— Merci, monsieur, t’es gentil. C’est quoi ton nom ?

Les talons résonnèrent sur le sol de nouveau. Mais cette fois-ci, lorsque la femme sans visage arriva dans la chambre, un écho retentit, un peu plus audible que les autres fois. Le jeune garçon lisait toujours sa BD, jusqu’à ce que…

— Max?

Il redressa sa petite figure. C’est là que l’homme comprit… il voyait un souvenir. SON souvenir. Une réminiscence d’une époque lointaine puisqu’il ne devait pas avoir bien plus qu’une dizaine d’années à cette période.

Il baissa son magazine, regardant cette dame inconnue dont les traits flous dessinaient plusieurs visages. Il avait du mal à le reconnaître, mais il comprit qu’elle était sa mère.

Subitement, de spectateur, il devint acteur. Il aperçut plus en détail les murs de la chambre d’enfant, les cases du comics qu’il était en train de lire, et la femme qui apparaissait en contre-jour dans l’encadrement de la porte. Le gamin qu’il était à l’époque agissait normalement, mais l’adulte avait envie de découvrir cet environnement oublié.

— Sarah aimerait te voir, maintenant.

Sarah? Qui était-elle? Un autre membre de sa famille? Il ne s’en souvenait pas! Ce moment devait être important pour qu’il se le rappelle ainsi. Il se leva pour traverser sa pièce, que de nombreux jouets imposants encombraient. Ses pieds émirent un bruit mat sur le tapis étoilé, alors qu’il rejoignait sa mère dans le couloir pour aller retrouver Sarah.

Mais alors qu’il arrivait dans le corridor, le monde bascula de nouveau…

Un sentiment puissant s’empara de lui. Mélange de frustration, de ne pas avoir pu creuser davantage ses souvenirs. Mais également d’allégresse en se remémorant ces trois lettres.

— Moi c’est Max.
— C’est un beau nom… et maintenant, tu n’es plus un inconnu !

Il se rappela juste à temps qu’il était en train de parler à une fillette. Il baissa son regard sur elle, découvrit son petit air mutin. Il lui en faut peu pour me considérer comme une sorte d’ami. Mais il se doutait, en son for intérieur, que cela amusait beaucoup Meggan de ne pas obéir stricto sensu à sa mère. Cependant, il décida d’essayer d’en apprendre plus, à commencer par le lieu où il se trouvait.

— On est où ? Dans quelle ville ?
— C’est chez nous, idiot !
— Je sais que c’est chez toi, Meg, répondit-il légèrement blasé. Mais, je veux dire… comment s’appelle cette ville ?
— Tu n’as pas vu le panneau ?

Elle n’a pas dû voir que je suis arrivé avec la statue d’ange… ou alors… Il se demanda comment il était effectivement venu jusqu’ici. Parce que se faire transporter dans des bras de pierre, cela n’avait aucun sens. Le plus probable était qu’il avait dû pénétrer dans cette ville par l’entrée principale. Cependant, il n’avait pas fait attention audit panneau.

— J’irai le voir de nouveau. Où sont tes parents, ou d’autres adultes ? À défaut de discuter avec des enfants, je pourrais peut-être en apprendre plus avec eux.
— Pardon, Max, mais Mère ne veut pas qu’on parle de ça.
— Pourquoi ? rétorqua-t-il avec surprise.
— Mère dit que les adultes sont tous mauvais, sauf elle, et qu’il ne faut pas leur parler.

Une alarme se mit en route dans le crâne de l’homme.

— Les adultes, mauvais ? Je ne comprends pas, pourquoi ta Mère se méfie tant d’eux ?
— Elle dit que l’orgueil les conduit à leur destruction… ou quelque chose comme ça.
— Ça veut dire quoi ?
— Je… Oh ! j’ai dû trop parler !

Le sourire qu’elle lui afficha lui indiqua qu’il n’obtiendrait rien de plus à ce sujet. Cependant, il se demanda ce qui se passait ici. Les enfants n’avaient pas l’air spécialement agressifs ou en mauvaise santé. Mais l’absence de leurs parents l’intriguait. Il décida d’essayer d’en apprendre plus en les interrogeant, et en tâchant de trouver cette personne qu’ils appelaient « Mère ».

Le claquement régulier des jambes de la jeune fille fit revenir Max au moment présent. Il l’observa faire un moment avant de lui demander si cela lui provoquait une douleur quelconque. À son étonnement, elle éclata de rire.

— Mes jambes ? Oh, ça va ! Elles ne me font pas mal ! De toute façon, Mère dit que quand j’aurai fini de grandir, j’oublierai tout d’elles !

Elle fit demi-tour, puis partit sautiller sur la route goudronnée. Max en profita pour se rendre dans la petite cour de l’église, où il admira un instant les hauts murs de pierre, ainsi que la croix métallique accrochée à la paroi. Le tout donnait une impression de paix, mais de grosses vignes presque brunes brisaient un peu cette ambiance sereine.

Il avait remarqué que la végétation était totalement laissée à l’abandon dans le modeste village. Néanmoins, il avait rarement vu des vignes, et non du lierre, agir ainsi. Ses yeux se posèrent ensuite sur la plaque qui annonçait :

Le sermon aujourd’hui : psaume 4 verset 51.
Les portes du paradis.

D’un coup, il se demanda si la cloche avait sonné ces derniers temps. Mais cela lui semblait peu probable. Différents bruits résonnaient autour de lui. Le grincement de balançoires, tandis que des enfants jouaient dessus. Des cigales crissaient de temps en temps, et les corbeaux chantaient une sinistre mélodie. Au loin, il pouvait entendre Jessie taquiner Billy.

Ses doigts s’installèrent sur les poignées de la porte et il les poussa afin de visiter le lieu saint. Mais à peine eût-il posé un pied sur le long tapis rouge qui menait jusqu’à un petit autel qu’il sentit une obscurité passer devant ses yeux. Une souffrance soudaine lui vrilla les tempes et il se les prit entre ses paumes.

Face à lui, il eut l’impression de voir un prêtre, comme l’indiquait son col romain. Il tenait une Bible dans sa main, et un bandeau noir masquait son regard. Une intense lumière l’éblouissait tandis qu’une voix rauque résonnait dans la chapelle.

— Pour le meilleur et pour le pire… Dans la joie et dans la douleur… Jusqu’à ce que la mort vous sépare…

Nul engagement n’avait paru plus sinistre en cet instant. Max tourna sa tête, une femme en robe de mariée relevait doucement le voile devant son faciès. Mais il ne parvint pas à distinguer ses traits. Pire que ça… il eut la désagréable et effrayante sensation que le visage n’était en fait qu’un crâne, un squelette perché en haut du cou décoré d’un collier de perles.

Soudainement, la vision disparut, et Max s’aperçut qu’il avait fait quelques pas dans l’église. Il regarda les bancs de prière ainsi que le petit orgue dans un coin de la pièce. Je voudrais comprendre… Suis-je marié? Il ne s’en souvenait pas. Il observa ses environs, sans que le lieu lui rappelle quoi que ce soit de plus. Cependant, il remarqua que les vignes avaient également pénétré le temple et qu’elles s’entouraient un peu partout autour de l’autel surélevé.

Max scruta de nouveau les bancs, nota une Bible abandonnée ici et là, mais bien que la chapelle lui donne envie de s’agenouiller, il ne s’encombra pas du livre saint. Il ne parvenait pas à savoir s’il avait été croyant ou non, avant son amnésie. Il aperçut subitement une sorte de pupitre sur lequel se trouvaient des coupures de journaux. Ah! Peut-être qu’ils m’apprendront quelque chose! Il se dépêcha de se rendre dans l’étroit recoin où ils se situaient et parcourut les articles.

« Le prêcheur local, le Révérend O’Toole, annonce que la comète est l’œil de Dieu, un signe de furie pour la population. »

Eh bien, un homme optimiste, celui-là. Il tourna la feuille et continua avec un autre extrait.

« On se pose des questions au sujet de la mort de Marilyn Driscoll retrouvée dans sa baignoire, les poignets entaillés. La police questionne son époux, Jeddah, comme procédure courante. »

Max enregistra cette information. Si jamais il découvrait que cette pauvre femme avait eu un enfant, peut-être en dévoilerait-il plus au sujet de cette fameuse Mère. Quant à ce qu’il avait constaté sur le Révérend, il se sentait plutôt concerné par la comète. Peut-être que c’était ce qui était arrivé à cette ville ? Il ne le savait pas avec certitude, néanmoins, ça lui offrait un début de piste.

Il quitta l’église, avisa un imposant bâtiment sur sa gauche. On dirait que c’est une mairie. Sans se laisser le loisir de réfléchir, il abandonna la petite cour puis partit dans cette direction. Les poutres en pierre qui soutenait l’auvent s’étaient presque toutes brisées, il n’en restait plus que des décombres, tombés autour d’un modeste bassin que quelques gargouilles avaient dû abreuver par le passé. Max regarda brièvement le réservoir d’eau. Un tuyau en plastique rigide noir reliait l’une des statues à un conduit, mais il devait être sec depuis un certain temps.

Il contempla plus en détail l’imposant bâtiment surmonté d’une coupole en verre tinté qui formait un motif abstrait. Bien que l’entrée soit en mauvais état, il n’était pas du tout impossible de pénétrer à l’intérieur, au contraire. Il fit quelques pas, puis se décida à passer dedans.

Les lieux étaient laissés à l’abandon. Encore une fois, des vignes entouraient un bureau d’accueil. Et l’on avait accroché des affiches de cirque sur le mur derrière lui, ainsi que d’autres posters d’informations diverses qui n’était d’aucune utilité à Max. Je doute que le cirque puisse bientôt venir ici. Il contempla les lieux à moitié détruits. Un vieux tapis aux relents d’humidité surmontait un carrelage rose et beige. Plusieurs papiers et documents traînaient sur le sol et sur le secrétariat. Heureusement, la coupole laissait entrer une bonne luminosité, car l’électricité ne semblait plus fonctionner dans les locaux.

Max fit rapidement le tour de la pièce. Mais les coupures de journaux étaient inintéressantes puisqu’illisibles. Néanmoins, il repéra malgré tout un rangement de plusieurs boites métalliques, le genre à contenir des dossiers. Malheureusement, les vignes étreignaient solidement le meuble et il lui fut difficile de parvenir à ouvrir l’un des tiroirs. Dans un écho d’acier, l’un d’eux craqua, et sous le coup, une vigne parut se rétracter. L’homme la regarda, éberlué. C’est normal, ça?

Il resta paralysé une seconde, se demandant s’il avait rêvé ou non. Je suis fatigué, et je ne me souviens de presque rien. Mon esprit doit encore me jouer des tours… Il retira le seul journal qui semblait en relatif bon état, plissant le nez sous l’odeur de renfermé et de papier pourri qui l’agressait. Ses yeux parcoururent les différents textes, accrochant certaines informations. Un article sur une «nouvelle étoile dans le ciel». Nombreux sont ceux qui ont vu l’étoile, mais un astronaute annonce que c’est une comète.

Max se demanda si c’était ce qui était arrivé à cette ville. Pourtant, il n’avait encore aperçu nulle part ladite roche. Bientôt, il repéra un paragraphe consacré à une fête annuelle de citrouilles, sans que la date soit indiquée. Cela lui évoqua quelque chose, dans sa mémoire. N’avait-il pas entendu l’un des patients dans les cellules de la tour mentionner une tarte à la citrouille ?

Cela lui apportait un nouveau début de piste ! Il ne savait pas à quel point ces éléments étaient reliés, cependant, il eut la plaisante impression d’avancer un peu plus dans ses recherches. Il avait également parlé d’un plant de citrouilles… Je pourrais peut-être le trouver. Avec un vague sentiment agréable, il vit la une d’un autre périodique. C’était la seule page encore en bon état.

Il la sortit doucement. Les nouvelles, bien qu’intéressantes, étaient assez catastrophiques. La comète mentionnée dans le précédent journal s’était détournée de son orbite et se dirigeait droit vers la petite ville. Vers le plant de citrouilles, plus précisément. Confus, Max ressentait un mélange d’émotions totalement contradictoires.

Il y avait bien une plantation. Une comète était tombée ici. Que s’était-il produit ensuite ?

Ses yeux parcoururent la phrase choc du titre.

« L’œil de Dieu éclaire la nuit. »


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